Quand vous utilisez "signification" que voulez-vous vraiment dire ? D'après Wittgenstein dans son livre « Recherches Philosophiques ». Le mot "signification" signifie ceci :
« Pour une large classe des cas où il est utilisé - mais non pour tous --, le mot "signification" peut être expliqué de la façon suivante : La signification d'un mot est son emploi dans le langage. Et l'on explique parfois la signification d'un nom en montrant le porteur de ce nom. »
Mais dans le paragraphe suivant il brise à moitié la fin de cette définition avec cet exemple ci-joint :
« Nous disions que la proposition : « Nothung a une lame acérée » a un sens, même lorsque Nothung est déjà brisée. Il en est ainsi parce que, dans ce jeu de langage, le nom s'emploie aussi en l'absence de son porteur. Mais nous pouvons imaginer un jeu de langage comportant des noms (c'est-à-dire des signes que nous appellerions certainement aussi des "noms") qui ne s'emploient qu'en présence de leur porteur, et qui pourraient donc toujours être remplacés par un pronom démonstratif accompagné d'un geste ostentif. »
Et là, il remarque quelque chose que je trouvais assez intéressant (même si
c'est un mot maudit), le fait que quelque chose ait toujours la même
signification et toujours autant de sens même après le fait qu'elle est
disparue, mais ça pourrait être complètement différent juste en utilisant
"ceci".
Dans cette seconde partie de cet article sur le langage et Wittgenstein, je vais
parler du Tractatus Logico-Philosophicus et de cette citation qui me semble ma
foi, (encore une fois), très intéressante :
« L'homme possède la capacité de construire des langues par le moyen desquelles tout sens peut être exprimé, sans qu'il ait une idée de ce que chaque mot signifie, ni comment il signifie. De même aussi l'on parle sans savoir comment sont produits les différents sons. La langue usuelle est une partie de l'organisme humain, et n'est pas moins compliquée que lui. Il est humainement impossible de se saisir immédiatement, à partir d'elle, de la logique de la langue. La langue déguise la pensée. Et de telle manière que l'on ne peut, d'après la forme extérieure du vêtement, découvrir la forme de la pensée qu'il habille; car la forme extérieure du vêtement est modelée à tout autres fins qu'à celle de faire connaître la forme du corps. Les conventions tacites nécessaire à la compréhension de la langue usuelle sont extraordinairement compliquées. »
Dans cette citation, Wittgenstein décrit légèrement la fausseté de la pensée à
travers le langage et la fausseté de sa pensée à travers ses propres lignes. Ce
qui est vraiment paradoxal quand on n'y a pas réfléchi plus de quinze heures.
Mais quand on y pense un peu plus, on se rend vite compte que (oui, c'est une
contradiction) c'est parfaitement logique, le langage déforme nos idées à la
souche, avant même que nous ayons pu correctement les former.
Et au début de son livre "Recherches Philosophiques", quand il s'attaque par
exemple au mot "jeu" en lui-même, c'est tout simplement jouissif. Il décompose
vraiment le mot jeu, montre ses inexactitudes, ses "faussetés", il enfonce le
bouchon en vous montrant vraiment que vous ne pouvez pas définir correctement
"jeu" sans limites floues et c'est tout magique. Et il le fait également avec le
mot "nombre" en moindre mesure, il décompose et s'étale complètement sur les
mots "lire", "non-satisfaction" et "lecteur" ainsi que sur le mot "rouge" et
c'est avec des dilemmes comme ceux-là qu'on voit le vrai but de la philosophie,
vous faire questionner des questions qui n'ont presque aucun sens mais qui sont
parfaitement compliquées et paradoxales.
De nouveau dans le Tractacus, il y a cette citation qui a particulièrement
retenu mon attention :
« 3.22 - Le nom est dans la proposition le représentant de l'objet. 3.221 - Je ne puis que nommer les objets. Des signes en sont les représentants. Je ne puis qu'en parler, non les énoncer. Une proposition peut seulement dire comment est une chose, non ce qu'elle est. »
Ce qui encore un élément intéressant dans la philosophie de Wittgenstein même si
elle est peut-être erronée, ne pas pouvoir définir ce qu'est une chose est
peut-être qui saute le plus aux yeux et ce qui peut-être le passage le plus
choquant (en tous cas pour moi) du Tractacus Logico-Philosophicus. C'est une
proposition assez osée mais qui fait sens vu la philosophie de monsieur
Wittgenstein et, je suis, en tous cas en principe, d'accord (même si je ne
l'applique pas souvent).
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, je vais juste rajouter un petit supplément à
la fin.
Bon, ceci est juste une fin de texte pour vous recommander de lire Wittgenstein
et surtout ses livres sur le langage, j'ai à présent lu deux livres de lui qui
ont été très intéressants, un sur la conférence qu'il a donnée sur la morale
d'où vient son gros livre.
Le second, c'est le Tractacus Logico-Philosophicus, donc son premier livre qui
parle du langage également et qui pose quelques bases de sa philosophie (en tous
cas d'après ce que je peux en tirer des 2 livres que j'ai lus, du livre que j'ai
entamé ainsi que des avant-propos et préfaces que contiennent ces livres.
Je vais donc vous recommander ces deux livres que j'ai cités précédemment ainsi
que le troisième que j'ai commencé mais qui me plaît déjà pas mal, « Recherches
Philosophiques ». Le Tractacus Logico-Philosophicus ainsi que les Recherches
Philosophiques parle du langage et des jeux de langages. Je vous recommande de
lire le Tractacus en premier étant donné qu'il est plus court, pour vous donner
une idée. Sinon, sa conférence sur l'éthique tout à fait agréable à lire et elle
ne fait que quinze pages donc vous pouvez lire ça en trente minutes - une heure.
C'est la fin, au revoir.