Être de gauche et pour une justice arbitraire peut sembler étrange; en effet, ce sont davantage des gens qui penchent vers le fascisme qui sont censés vouloir une justice arbritraire. Mais de nos jours on voit quelques personnes assez puissantes qui ont subi une justice assez arbitraire de la part du public; si tu es jugé comme mauvais ou vilain, tu peux subir une justice arbitraire et être mis à l'écart de tes cercles sociaux, diffamé, insulté, menacé, et caetera. Ce qui peut sembler étrange, c'est que ce sont en assez grande partie des gens qui penchent plus à gauche et plus sur des positions libérales qui persécutent plus facilement les accusés, ce sont des gens qui veulent croire les victimes à tout prix qui se mettent à croire n'importe quelle accusation infondée (comme dans le cas de Johnny Depp). Même pour des violeurs qui ont été "jugés" comme Polanski, on dirait que c'est vraiment facile de croire n'importe quelle accusation dès qu'elle se fait un peu médiatiser. Mais c'est surtout un autre point qui me semble plus important que je voudrais aborder même s'il pourrait faire un peu bourgeois dans son joli petit monde fermé :
On se demande plutôt si l'auteur était un collabo, un violeur, un pédophile, un
zoophile, un meurtrier, un raciste, un homophobe, et caetera, et caetera. Cela
semble être, pour moi, une position qui nuit à l'art; est-ce qu'on devrait
vraiment remettre en question le fait qu'on achète un livre du Marquis de Sade
à cause de son auteur et non de son contenu, qui est, dans le cas des 120
Journées de Sodome, juste un espèce de livre pornographique vicieux décrit avec
tellement de figures de style et tellement embelli qu'il ne choque plus ?
Car comme disait Sartre : Sade s'évertue à nous gagner et c'est tout juste
s'il scandalise : ce n'est qu'une âme rongée par un beau mal, une huître
perlière. Parce que si vous répondez oui, on va perdre une partie conséquente
de notre histoire culturelle qui sera juste mise dans une coin bien poussiéreux.
Dans cette seconde partie, je vais vous parler d'un sujet un peu moins
intéressant, la provocation, les blagues et l'art avec comme exemple Lars von
Trier à Cannes en 2011, où Lars von Trier explique que sa famille était nazie,
qu'il comprend Hitler, qu'il arrive à s'imaginer Adolf dans son bunker, fait
une blague prétendant qu'il n'aime pas les juifs puis qu'il les adore presque
mais qu'il ne peut pas vraiment pleinement les adorer à cause de la
politique d'Israel. Et là, forcément, polémique, alors, son bannissement de
Cannes est sûrement justifié, il ne faut pas tenir de tels propos dans une
compétition aussi prestigieuse, les réactions des associations juives sont
également justifiées même si, à mon goût, il aurait été mieux de juste parler
de ça comme de la provocation de bas étage.
Mais les artistes ont-ils assez de liberté pour faire de la provocation pour
faire parler ?
Et bien apparemment non. Un simple non. Peut-être un non juste, une évidence
même, peut-être que j'ai perdu mon temps à écrire ces dernières lignes. Mais
j'aimerais commencer et que des gens du quotidien commencent à construire un
début de réflexion et essaient de définir la ligne. Parce que clairement quand
l'actrice Adèle Exarchopoulos fait un doigt d'honneur à Christine Boutin, ça
passe mais ça reste dans de la provocation, mais quand Guy Debord fait
Hurlements en faveur de Sade en 1952, ça provoque trop, même à une époque
différente et même sans insultes directes, juste le charactère très abstrait et
étrange du film (pour éviter de dire soporifique). Plusieurs personnes ont déjà
essayé de tracer une ligne concrète dans un contexte plus général mais ce
contexte plus général est trop relatif comparé à mon exemple particulier de la
provocation dans l'art et avec l'art (même si ça reste très flou). Je n'essaie
bien évidemment pas de tracer la ligne dans cet article car il me faudrait un
livre pour pouvoir la tracer, mais je ne puis m'empêcher d'essayer de la tracer
dans ma tête avec les exemples que je connais.
Voilà pour cet article sans trop de réflexions intéressantes et je m'en excuse,
je voulais juste aborder deux points qui me semblent pertinents quand on
s'intéresse un tantinet à l'art.