- Hegel, 1842, Allemagne
Bonjour, ici-bas sur mon journal public, je vais essayer
de vous convaincre d'agir avec moi vers un style de vie
virtuelle plus craintif, plus sécurisé, à cause de la
direction que prennent nos pays depuis une vingtaine
d'années. Cette direction, post 11 septembre, sécuritaire,
omnisciente, omnipotente, s'agrandit tous les jours :
Ces différentes mesures mises en place par les puissants de tous
les genres forcent ceux avec des idées marginales à se cacher et
à utiliser des moyens plus sécurisés pour leurs communications.
Le moindre outil d'anonymat qu'ont ces personnes est bien
évidemment une grande cible pour les agences à lettres (je case
un petit meme ici, je ne sais pas si c'est considéré de droite ou
pas, je m'en fiche), le moindre moyen qu'ont les opprimés, les
libérateurs de parole et les criminels est soigneusement scruté
par ces dites agences pour trouver des failles, pour le briser.
Tor par exemple. Le chiffrement standard qu'utilisent les gens
stressés : les clés RSA 4096. Le chiffrement de Signal. Et bien
d'autres. Les puissants ont donc envie de faire pression sur la
masse pour l'empêcher de s'équiper correctement technologiquement.
(oui, tech-nologie, la tech du futur)
Le peuple, voyant cette oppression, se révolte-t-il ? Bien sûr que
non, il reste à utiliser des outils non avantageux made in big tech
alors que de meilleures alternatives existent, alors que ces outils
transmettent leurs moindres messages à l'agence la plus proche, au
facteur le plus proche, au voisin, à votre tante, à votre père s'il
le faut, à tout le monde. Pourtant, il y a moyen de techniquement
devenir invisible lorsque l'on se balade sur le web. Pas tout le
temps, mais la plupart du temps, si on prend des précautions, on
peut devenir semblable à ses contemporains et se fondre dans la masse.
Sans Javascript et avec Tor, vous devenez d'un coup bien moins
identifiable, comme c'est étrange. Vous effacez tous vos cookies
quand vous fermez votre session, vous avez un navigateur endurci,
vous êtes un peu repérable, je ne veux pas dire que vous êtes
complètement comme les autres, mais vous l'êtes assez pour vous fondre.
D'autant qu'avec les gestionnaires de fenêtres style "tiling", vous
avez tout le temps vos fenêtres en faux plein écran, donc le navigateur
croit être en 1080p tout le temps. Vous pouvez donc devenir plus ou
moins caché lorsque vous allez sur des sites web sans avoir à utiliser
Tails.
Je pense que l'insurrection devrait commencer par l'oubli des services
que propose le pouvoir en faveur de quelque chose que le peuple pourrait
contrôler. Vous ne pouvez pas contrôler Pronote ou l'ENT de façon concrète
quand vous êtes un petit collège ou lycée dans une petite municipalité,
alors pourquoi l'utiliser si c'est pour subir des mauvaises décisions et un
service qui rame ? Pourquoi subir votre région ? Simple avis de lycéen.
C'est quand même amusant de voir que le pouvoir maltraite la région qui
maltraite le département qui voit l'agglomération qui maltraite les
mairies qui se battent avec les entreprises locales qui elles-mêmes maltraitent
les mairies ainsi que les citoyens, associations et en supplément, quand elles
sont assez importantes, le pouvoir lui-même. Disparition des TGV vers Barcelone
par exemple. Mais dans ces cas-là, on ne peut rien faire. Contrairement aux cas
comme la surveillance numérique qu'opère la police sur les citoyens contrôlés;
si les citoyens supprimaient toutes leurs données personnelles tous les X mois,
ça mettrait un frein dans cette machine infernale (ou juste désactiver l'historique
pour le navigateur et sauvegarder les choses intéressantes dans un fichier).
Se protéger, lutter sans lutter, prendre action sans prendre d'actions, ça permet de
rester plus ou moins neutres pour ceux qui se prétendent apolitiques tout en restant
cohérents avec leurs idées fondamentales. D'autant que souvent, ce n'est pas les
entreprises ou l'État dont il faut se soucier, mais d'autres particuliers qui ont
accès d'une manière ou d'une autre à ces données identifiantes et parfois
compromettantes, des employés devenus des jokers, des pirates, ou des journalistes.
Dans le climat actuel, faites-vous confiance à Facebook, par proxy de ça, au
gouvernement américain, par proxy, aux gouvernements anglais et australien, par proxy
de ça, aux potentielles agences secrètes qui opèrent dans ces pays-là (les agences
de protection et d'attaque diverses), par proxy, si ces informations ont des fuites,
faites-vous confiance aux gens qui détiendront ces données, que ce soit un pirate,
une équipe de pirates, un lanceur d'alerte, ou des journalistes qui ont récupéré
l'accès à ces données d'une façon ou une autre ? Vous pouvez peut-être voir où est le
problème. Rien que quand vous lancez et fermez vos applications, on peut deviner
(en extrapolant peu, ou pas) quand vous dormez, quand vous travaillez, quand vous
avez du temps libre. Ce serait tellement facile de nos jours de créer une théorie du
complot selon laquelle les grandes entreprises comme M1cr0$00ft cherchent à créer des
clones qui copient notre comportement avec toutes les informations qu'ils
collectent et qu'ils envoient dans leurs IA.
M1cr0$00ft, le futur entre leurs mains, vos mains, nos mains, de robots.
Se lève dans votre lit, hume l'air, Jeff, s'approche, porte ouverte vers l'escalier descendant vers le plancher. Autant l'air semble s'angoisser vers Hume alors qu'un second arrive devant l'appartement. Se lève, se débarbe angoissé, anxieux de ce qu'il va se passer demain. Hume a un enfant, il l'a acheté hier. Il a un chien, il l'a acheté hier. Il a une femme, il l'a achetée hier. On l'a commandé hier. Il est arrivé aujourd'hui, Hume n'a rien vu. Hume est parti. Hume n'est plus venu. Plus venu près d'ici.
Plus que quatre
ans.
Ce serait marrant non ? Un petit robot Hume qui hume l'air autour de lui, qui peut
acheter sa femme réelle, son fils réel tout en étant complètement faux. Il y a déjà
des faux qui détiennent des postes hauts placés, forcément ça vient des chinois cette
idée apocalyptique mais ça vient bien des humains. Bien sûr, l'État devient de plus
en plus puissant comparé à ce qu'il était dans les années 1980. Ça fait un choc pour
les générations qui ont grandi dans les périodes calmes, mais peut-être pas pour ceux
qui ont connu l'État tout-puissant de la Seconde Guerre Mondiale et d'après. Mais
imaginez, l'État tout-puissant, avec la technologie actuelle, avec les entreprises
actuelles, avec les jeux de pouvoir actuels, lors d'une potentielle guerre ou non
(comme on peut le voir à l'Est, et pourtant, si j'ai bien compris, ça faisait un petit
bout de temps que ce n'était pas tout calme entre certains des anciens pays de l'Union
et la Russie actuelle). Imaginez les enjeux d'une guerre entre la Chine et Taiwan, ce
serait probablement un bon gros bordel qui serait utilisé pour faire profiter des États
tyranniques qui s'endurcissent de jour en jour (Chine, USA, France, etc.)
Partons guerriers vivre l'armée avec nos beaux souliers bien endurcis par le métier de militaire qui part à la guerre face à l'ennemi pour nous a sali. Qui a sali notre honneur, notre bonheur. Guerriers virtuels cherchant une cible qu'on balise, qu'on crible puis qu'on dévalise pour tout mettre au service de notre patrie fétiche, la félicie suivie de nirvana qui n'arrivera que si vous gardez votre emploi assez longtemps pour monter haut dans le système qui vous entraine dans des dérives illégales et vous fait commettre des crimes de haut vol contre d'autres pays.Ces petits guerriers virtuels qu'ont les gouvernements qui trouvent des failles catastrophiques dans les logiciels que tout le monde utilise sans le signaler sont très difficiles à défendre. Je pense honnêtement que quatre-vingt-quinze pour cent des gens seraient d'accord pour uniformiser un bannissement de cette pratique, à l'échelle de l'ONU ou une organisation similaire, pour pourfendre. Car hélas, voter un référendum serait comme voter une loi qui va à l'encontre des grandes entreprises et des grands patrons, on nous sortirait
Mais ça va enlever toute la compétivité de la France / Union Européenne, il faut absolument voter contre. C'est irresponsable. Et puis pensez à toutes ces attaques que nous allons subir.
Alors que si ça se fait à plus grande échelle, cela permettra d'avilir plus nettement
certaines pratiques. Alors oui, je sais, je suis un grand optimiste, mais c'est comme le
fait de manger végétarien, ce serait super si beaucoup de gens, d'un coup se mettaient à y
penser, ça permettrait de faire changer les grands industriels et les gouvernements entiers.
Mais si seulement le pouvoir démocratique n'était pas une grande farce mise en scène par les
gens qui président malgré nous, ce serait techniquement possible, via un référendum, puis un
mouvement, ou autre. Dans les faits, on se fait rouler dessus et même si on vote contre
quelque chose, ils vont le ressortir trois ans plus tard, plus violemment, avec un 49.3 s'il
le faut. Je l'ai vu à mon âge déjà, il y a quatre ans, les gens descendaient dans la rue pour
manifester le mécontentement vis-à-vis de l'augmentation du pouvoir de la police, ils ont
attendu quelques années, et maintenant, ils sortent des "risques cyber" et plein d'autres
termes prévisibles et clichés pour déployer des milliers de caméras supplémentaires en deux ans,
une augmentation de 15 milliards du budget pour les forces de l'ordre, et des choses
complètement absurdes comme des armures "tech" ou "cyber". Sacré projet, adopté par le Sénat.
Comme quoi, c'est pas une farce.
Gabriel, allume son tel, se fait repérer par un flic qui lui jette une brique. Énervé, il réplique, puis retourne à la case prison, deux mois après son évasion. Il avait été condamné à perpétuité après avoir avalé un gros paquet d'haldol non prescrit même s'il avait essayé après être passé en pharmacie. Mais Dirttle n'a pas été condamnée après avoir licencié quatre cents employés sur un coup de tête du dirigeant qui n'était guère indulgent avec les sous-sous-traitants qu'employait son groupe. Un coup de lobbying plus tard, l'affaire n'avance guère, il se passe rien, on passe l'affaire au premier vaurien, au premier qui veut bien. Un dénommé Bridge-Morducol qui a trois affaires qui le poursuivent mais sans suite, et qui ne tardera pas à sombrer dans une quatrième, cela semble être l'homme de la situation, tiens, on va le nommer ministre.