Angoisses

Écrit par Urgelle

Cette angoisse qui te paralyse matin et soir qui t’anime la conscience lorsque tu devrais te reposer, comment la combattre ? Le moindre contact avec autrui te galvanise d’anxiété et te force à te reconfiner dans tes endroits sûrs; par ailleurs, tu ne peux faire confiance à personne, la moindre confiance pourrait être trompeuse, on t’a déjà fait du mal, pourquoi accepterais-tu une seconde fois ?

Ces gens qui te suivent te stressent et te forcent à essayer de te morfondre, à baisser le regard, à vérifier si tout va bien, si tu n’es pas sale, si tu n’as pas marché dans une crotte de chien, si tu ne t’es pas déféqué dessus. Les gens de l’immeuble d’en face te gênent également, ils restent anormalement longtemps sur leur balcon, il y en a qui font des va-et-vient en te fixant de loin. Ta maison n’est pas sûre, tes chats ne sont pas sûrs, tu ne sembles pas exactement les reconnaître chaque fois qu’ils rentrent, ils semblent être assez différents de la fois dernière pour être une entité complètement nouvelle.

Que faire si un invité dépose une caméra ou un micro dans une des pièces de la maison ? Tu passes quelques minutes chaque jour, après qu’un invité soit parti, à vérifier que tout soit à sa place et qu’il n’y ait rien de nouveau. Être espionné chez ses proches, également embêtant, inutile de prendre un pyjama pour dormir étant donné qu’une caméra pourrait être dans la pièce, si ce n’est la caméra, peut-être que c’est l’ombre de celle qui est morte récemment. Chez soi, c’est plus calme, étrangement, la chambre semble être plus ou moins un refuge où tout va bien, où il n’y a rien pour nous observer. Le bureau ou le salon par contre ? C’est une autre histoire.

J’ai jusque ici parlé des conséquences et des effets qu’ont mes angoisses mais je pourrais essayer de parler de la cause ou une des causes qui reste assez surréaliste sans être trop privée.

Vous êtes sur votre terrasse, vous observez le ciel ainsi que les bâtiments voisins, et d’un coup, tout se met à bouger, de derrière une cheminée sort une silouhette sombre, qui se met à vous regarder de loin, vous sentez son regard peser sur votre conscience. Vous partez.
Imaginez ça, dix fois par jour, sept jours sur sept, avec d’autres choses mélangées (étant donné que ce n’est qu’une facette d’un problème plus complexe).

Un ver rentre en toi chaque heure où tu restes éveillé. Ils se manifestent de différentes manières, plus ou moins agréables, plus ou moins dérangeantes. Des fois, ils se baladent sur ta peau, tu les écrases, et ils s’en vont. Des fois, ils se baladent, s’enfoncent à travers, te pénétrent, et tu les sens gesticuler à l’intérieur de ton bras. L’expérience la plus omnibulante que j’ai eue fut la fois où une mouche m’est directement rentrée dans l’oeil gauche, je la sentais bloquée, se débattre sur les parois, j’entendais son bruit fort, et d’un coup, tout disparaît. Ça m’est arrivé plusieurs fois avec des vers dans les narines, sentir qu’ils se déplacent tout en gardant un semblant de calme est très déroutant.

Mais le pire pour moi, c’est l’impossibilité d’être calme, d’avoir l’esprit tranquille, il y a toujours quelque chose en mouvement, mes yeux ne se reposent jamais, le grain perpétuel que j’observe autant dans l’obscurité qu’en plein journée fend ma bravoure en deux. Dans le noir, c’est l’agression permanente, des animations qui apparaissent et disparaissant aussi vite qu’une voiture en train de rouler. Le sombre me fatigue, je vois mille-et-un kaléidoscopes à la minute, je vois des gens qui passent et repassent, je vois, tout ce que mon imagination veut que je voie. Que ce soit innocent ou puéril.
À cause de ça, impossible de me ressaisir en fermant les yeux une seconde tout en soufflant, impossible de vraiment méditer, impossible d’être attentif en lisant un livre et de dénicher tout le sens, c’est trop passif pour mon esprit. Lire des livres est une corvée, qui abîme les yeux, qui te force à te concentrer sur des petits mots mal différenciés de l’arrière-plan, que la lumière soit omni-présente ou non (si la lumière est trop forte, je ne vois rien, si elle ne l’est pas assez, je vois trop).

Comment se retenir d’essayer d’écraser des moustiques
qui vous tournent autour jour et nuit ?

Comment se retenir de s’énerver quand des mouches se posent sur votre visage et sur vos bras que vous soyez chez vous, chez le docteur, dans la rue ou à l’épicerie. Je veux bien que la vie en ville soit sale et pleine de détritus ainsi que de crottes de chiens, mais c’est pire que la campagne d’il y a dix ans !

On a l’air abruti face aux autres quand on s’élance dans un combat imaginaire contre toutes ces bêtes qui ruinent votre quotidien, mais, qu’est-ce que vous pouvez faire d’autre ? Subir et faire des crises tous les deux jours ? Ou essayer de faire quelque chose et faire des crises tous les quatre jours ? Comme beaucoup de problèmes qu’ont les gens du monde, on ne peut rien y faire. On peut juste essayer de mieux le vivre, de le combattre en apparence, de réaliser à moitié que c’est faux, de se faire des combats sceptiques dans sa tête. Les médicaments marchent trois mois puis partent dire leurs adieux, la famille est complètement dépassée par ce que pourrait être ce mal; qu’est-ce que tu peux y faire ?

Chaque jour est pareil. Ces derniers temps encore plus, ce mal me galvanise jusqu’à rendre tout plaisir instantané fade. Que je sois malade ou en pleine forme, j’ai toujours l’impression que je vais tomber dans les bras du seigneur d’un jour à l’autre. Ou dans les pommes, les bras du sol goudronné, ça ferait un peu plus mal. Cette similarité des jours me force à me mettre des objectifs, des petits paliers. Qui à leur tour deviennent barbants et me donnent envie de pouvoir changer de corps, de ne plus me sentir “léger” constamment, tout s’est tellement mélangé que je ne sais plus décrire quand je suis malade, quand je vais bien, ou quand je suis juste moyen. Cette banalité barbante couplée aux problèmes cités dans les deux articles précédents me mènent vers une vie peu joyeuse, mais dont je ne peux même pas avoir le plaisir de me plaindre, je ne suis pas gravement handicapé physiquement, j’ai assez d’argent pour m’épanouir, etc. Encore une fois, cette incapacité à se plaindre couplée aux problèmes cités dans le premier article rend ma capacité à avoir de l’empathie pour autrui fort limitée, le plaisir de vivre en métropole est quand même présent comparé à beaucoup de pays.

Finalement, la seule satisfaction que j’ai est le dessin, c’est durable, j’en suis fier deux mois après l’avoir réalisé autant que sur le coup, c’est quelque chose de tangible, même si l’engouement des gens vis-à-vis de ce que je fais pourrait rendre mon égo surdimensionné perplexe. Le reste n’est qu’une habitude sans réelle progression, sans accomplis, sans gratification.

Je pense que les jeux vidéos m’ont éduqué à attendre une gratification quand je fais quelque chose de positif. Je pense que c’est le cas de beaucoup de gens qui ont moins de 60 ans et qui ont grandi avec le medium vidéoludique, le problème, c’est que ce principe de bonne action - récompense ne marche pas dans la vie de tous les jours. C’est comme les surveillants ou les maîtres et maîtresses qui disaient d’être gentils avec les filles, avec cette logique couplée à cette éducation, ces personnes ont créé une meute de gens prétentieux qui s’attendent à être remerciés pour la moindre bonne action. Sois gentil avec les autres et ils seront gentils avec toi, pour avoir subi vite fait un harcèlement léger tout en étant l’élève exemplaire qui était gentil avec tout le monde, je pourrais dire que ça ne marche pas exactement comme ça. On t’apprend à te morfondre dans la masse pour mieux te contrôler, pas pour que ta situation s’améliore.

Petit aparté fini, revenons à notre banalité; le fait que cette routine soit fade, me force à vouloir créer des renversements qui pourraient transformer cette banalité en quelque chose de plus agréable (le fait d’aller se promener, par exemple), je préfère essayer sans préalable afin de rendre tout plus intéressant, même si, je dois l’avouer, ça peut le rendre plus frustant pour les autres gens qui sont autour de moi (aaah vivement la vie d’adulte indépendant qui pollue pour aller se promener).

J’ai des yeux qui m’observent par centaines chaque minute. Chez soi ou à l’inconnu, nul ne fait la différence. Quiconque d’éveillé saura reconnaître que ces yeux qui sont présents à chaque coin de mur, font toute la différence. Un chat est différent du même chat il y a quelques jours encore. Voire quelques heures. Ce chat, sale, mouillé, miaulant, stressé, ayant faim, est-il juste au courant ? Vient-il à cause du même interêt que ces messieurs qui viennent chaque soir passer la journée entière à regarder ? Le monsieur vieux, il est posé, il regarde, il a disparu. Comment pouvoir accepter de se laisser observer à longueur de journée par des étrangers sans aucun respect de la vie privée ? Ils viennent s’installent derrière moi et me regardent, des fois ils passent devant pour me fixer avant de disparaître. Ils ont sûrement fait en sorte que les murs bougent, que chaque petit détail décontenançant que je vis dans ma vie soit assez dérangeant pour leur plaisir de spectateur. Des voyeurs, comme s’ils regardaient Rosemary. Des péripéties, fortement banales.

Un ver s’immisce dans mes veines parfois mes vertèbres parfois mes vaisseaux parfois ma rétine parfois mon nez parfois le reste. Il est là, à se balader de veine en veine, creuse son chemin jusqu’au prochain matin. Il rentre dans ton oreille, gesticule fermente et articule une longue prose en latin, gratte ta rétine, gratte ton oesophage et tes entrailles pour mieux s’immiscer à l’intérieur. Il est roi. Avec ses descendants, il me fait la peau. Dans ma narine il règne d’amas de poils de poils visqueux trop appétissants pour lui. Il se délecte de glisser sur la paroi pour me déranger jusqu’au niveau le plus extrême.

Les gens qui m’observent. Ils m’envoient parfois des signaux, quand je dois arrêter de penser à quelque chose. Les coîncidences s’amassent et se percutent. Ils m’envoient des mauvaises pensées, ils veulent me faire brûler. Ils veulent que je déborde et que je fasse une bourde. Que je frappe quelqu’un, que je viole quelqu’un, que je me mette à parler quand je ne devrais pas. Rationaliser ne sert à rien dans ces circonstances, quand on a affaire à une théorie qui met en cause quelqu’un qui serait capable de manipuler en profondeur un être autre que lui-même ou qu’un animal stupide; toute rationalisation passe à la trappe, on a affaire à quelque chose de trop irréel, et c’est là dedans que je traîne ces dernières années. Je ne peux pas me libérer, je ne peux rien faire contre eux, je suis un larbin. Un simple pion, dans un échiquier grandeur nature, plus que nature, grandeur terrestre. Un regard pesant, le long d’une rue, le long d’un chemin, le long d’une place, le regard omniprésent est là pour te gêner, il est là pour te tester, pour voir si tu es capable de surmonter leur régime d’observation. Des maîtres policiers venus me libérer de ma condition inférieure d’être inconscient en m’apportant une partie de ce qui fait partie de ma réalité. Ils m’apportent bonheur et douleur tout en gardant leurs distances pour mieux se moquer quand j’échoue ou quand je suis face à un dilemme encore plus absurde que le précédent.

Chat tape, gratte sur une porte, il a le museau différent de la dernière fois, plus blanc, il s’approche tout en gardant, son
oreille baissée, percée, pleine de poux, de saleté, de microbes. Il parasite la maison avec ses pattes, il faudrait les laver.
Il laisse des traces partout, il faudrait le laver. Il est mal élevé et étranger, il faudrait l’éduquer.

Parasites dans mon cou à cause de ce chat. Puces tiques vers, transmis vers, mon intérieur. Ce mou intérieur ressurgit à cause de ça, intérieur exposé à l’extérieur vis-à-vis du contact avec les autres. Malaise dans ce cou recouvert de tissu, est-ce à cause de quelque chose de concret, d’une maladie ou d’un problème plus ou moins fondamental qu’a mon être ? Probablement pas, juste un passage de dix à trente ans qui passera par ce malaise corporel, cette sortie de soi, entourée de mouches bourdonnant des airs tristes. Il y a trop de choses que j’aimerais accepter et ne pas pondérer (sur/dessus/entre autre), mais comment accepter quand on vous cause un tort intentionellement ? Si je revois le petit enfant qui s’amusait à me pousser sur les toboggans rouillés brûlants d’été alors que je n’avais que cinq ans, je lui cracherai bien à la tête. (Ce n’est pas le manque de morale ou le fait d’être dans le ressentiment, c’est juste le fait de vouloir rendre un tort un tort)

Parasites moraux à cause de cette enfance, bourgeoise mais pas assez pour s’élever réellement, je fais partie d’une classe moyenne sans problèmes réels, mais quand il s’agit d’accéder aux choses réellement pertinentes quand il faut s’émanciper, elle n’y arrive pas, il m’a fallu un peu de temps pour trouver une partie de la solution (elle reste très pacifique et très subie). N’ayant pas eu accès à une éducation plus édulcorée, je n’ai pas lu de grands livres philosophiques aussi tôt que je le voulais, pourtant ce n’était pas les capacités qui manquaient. L’envie de découvrir de nouvelles choses est très restreinte, l’envie de persévérer l’est encore plus, l’envie de finir le travail l’est de façon abondante.

Puces tiques pertubent la trique momentanée, perturbent le moment présent,
on en arrive à devenir sensible au moindre changement de texture sur ses b-
ras alors que l’on devrait s’en ficher, les moustiques sont présents toute
l’année, partout, de tout temps. Réel ou irréel.

Parasites en forme de vers vers l’enceinte de mes oreilles, tripotent mes réglages, assourdissent le reste pour ne laisser que leur présence. Obnubilé, je ne peux qu’imaginer ce qui se passe réellement dans ces tuyaux sombres. Cette obsession est enivrante, elle m’attire vers elle, mon imagination s’active, s’activatte puis réagit à son activation. Activée, elle agit et m’emporte dans un monde nouveau, un monde de slogans, de papillons géants, de plans en drone non-euclidiens, spirales répétées m’épatent et m’attirent vers le sombre pour mieux déclencher une partie plus explosive et plus contemplative de cet être à part. J’y pense et ça ne se voit pas, pourtant je vois les meilleures choses que l’humanité ne pourrait jamais produire, de même que, certaines hallucinations que d’autres gens ont déjà citées ont une force visuelle tellement puissante qu’une simple adaptation de ces créatures, de ces passages, de ces visions, serait d’une créativité immense (le hic, c’est qu’il n’y aurait pas de créativité).
Absence de créativé à cause de ces magnifiques images, terribles images, polarisent mon attention, je ne peux me détourner, je ne peux qu’admirer ce que le cerveau fait de mieux. La séquence d’introduction d’Enter the Void répétée cinq centaines de centaines fois en boucle dans ma tête, c’est hypnotisant. Des cubes, des mouches à grandes ailes, des hommes de différentes tailles, tout et rien. Je suis un spectateur qui subit le courroux d’un maître arbitraire.

J’embellis tout mais au quotidien c’est quand même bien embêtant de vivre le jeu d’un maître aux intentions inattendues, il me châtie puis me récompense amèrement trois secondes plus tard. On passe de la torture visuelle à l’attirance sexuelle décomplexée suivie de complexes quelques secondes plus tard. J’essaie de contrôler cette créature mais elle me rend mes ordres déformés et parfois, complètement changés, je voudrais une ville à hauts immeubles et elle me donne quelqu’un qui se fait déchirer en deux, pas commode. Pas commode surtout que souvent, (dans une moindre mesure comparé au fait de voir quelqu’un se faire déchirer vivant) j’essaie de mendier le fait que quelque chose cesse (par exemple le fait de sentir des puces sur tout le corps), et cette imagination m’envoie non seulement la même chose plus violemment, mais en plus elle rajoute d’autres choses plus dérangeantes (comme le sentiment que mon doigt va exploser, que j’ai un insecte dans l’oeil, dans l’oreille, etc.) encore. L’imagination m’a posé problèmes depuis ma plus petite enfance, avec des rêves de grenouilles qui avalaient les yeux des gens avant de les gober petit à petit tel un fanart. Des rêves qui m’accompagnent, qui me font grandir de façon plus ou moins agréable; des rêves passionnants, allant du fantastique à la torture psychologique, qui me réveillaient en sursaut à quatre heures du matin. Mais ça, c’était avant, maintenant, les seuls rêves dont je me rappelle au long terme sont des rêves dérangeants, parsemés de panique, de viols subis, d’effraction dans son domicile, mes rêves sont devenus rébarbatifs, les choses intéressantes se passent à présent éveillé et non endormi.

Insectes sortis, sortis de bouche en bouche en lèvres. Des insectes volants bien trop gros pour êtres de simples mouches. Je les recrache parfois, lorsque je suis de mauvaise humeur, ils m’énervent, m’attristent, me rendent morose. Ces grandes ailes battent jusqu’au sol, le traversent, et disparaissent. Les mots passent devant, mon esprit reste bloqué, il les fixe, ces mots se mélangent et forment une longue ligne de non-lettres. Les symboles se mélangent, forment une nouvelle forme fluide, remplie de grain. Les lampes se balancent, s’étirent et m’attirent vers elles. Les mots pleins de grain se mélangent à la lumière émise par les lampes. Je veux m’en aller. Les portes se déforment et prennent une forme allongée, les carreaux deviennent opaques, la vitre se renforce. La peur m’entraîne vers une position statique et contraignante, impossible de bouger, je ne peux que regarder mon écran, attaché à ma chaise. Peur de ce qui se passe derrière, peur de ce qui pourrait se trouver derrière, sur les côtés, et devant. Donc, je repousse des choses, je me fais peur, on m’inflige une peur, on m’inflige un doute, que ce soit dans la rue ou à l’intérieur d’un endroit plus agréable. Doutes liés à ce que je ne dis pas, que ce je pourrais dire, ce que je pourrais faire, comment je le ferai. Aucun doute sur si je suis capable de réellement le faire ou non. Dès que je suis avec des gens, j’ai une soudaine envie de leur sauter dessus comme un lapin. (Sorceleur troisième du nomn, Velen, Keira)

Je ne suis rien de plus qu’un petit garçon pervers. Je ne peux m’arrêter de penser à ça. Je ne sais quoi faire pour que ça s’arrête momentanément. Envie de violenter (deux sens), envie de s’enfuir, envie d’arrêter. Ces pensées m’empêchent de penser à quoique ce soit d’autre, seule l’envie et la contre-pensée m’animent. Fantasmes couplés à un esprit malsain. Homme ou femme, tous subissent mon regard de voyeuriste. Il admire le moindre détail sur l’apparence des gens puis se le reproche, pensant qu’il existe un être capable de juger ces pensées négativement. Que ce soit un dieu ou autre. Cette personne serait alors devant moi à me juger, mes actions passées et futures. La présence potentielle de cette personne m’empêche de vivre librement sans angoisses perpétuelles. Problème anodin, probablement, étant donné que ce type d’attractions touche une petite partie de la population, non négligeable. Problème qui s’enchaîne à tour de rôle, les uns après les autres, d’une personne à l’autre, d’un sexe à l’autre, sans distinction particulière pour une question de couleur de peau, tout le monde y passe. Avec ou sans attirance physique pure parfois, uniquement de l’imagination déplacée qui me bloque, m’empêche de parler par peur de dire quelque chose d’inapproprié. Inapproprié semble toujours être ce qui va sortir de ma bouche chaque fois que je parle. Je n’ai pas de discussions tout à fait légères, il y a toujours ce risque de dire quelque chose de tellement déplacé que ça en ruinerait ma vie. Ma vie a beau être un peu plate à cause de toutes ces problématiques évoquées lors de cette série, je préfère quand même garder un bon souvenir pour la plupart des interactions que j’ai. Toutes ces interactions finissent par un bégayage, une erreur, tout simplement car je n’ai pas assez réfléchi à ma réponse, ou même, ayant assez réfléchi, mon cerveau décide de jouer un tour et de dire quelque chose de complètement décalé et me fait apparenter à un imbécile.

Un imbécile utile qui s’accroche à sa petite vie de privilégié, avec ses petits soucis, on dirait un politique ou un journaliste engagé.