Le racisme est, de nos jours, toujours un sujet choc que ce soit dans la vie de
tous les jours, dans la politique, dans les lois ou à la télévision. Les
campagnes, lois ou associations anti-racistes n'ont pas empêché beaucoup de
gens d'afficher un racisme éhonté et parfois même plus violent qu'il y a
quelques années. De nos jours, les noirs, les maghrébins, les asiatiques du
sud-est, du sud-ouest ou les blancs peuvent se sentir "attaqués" ou "agressés"
à coup d'insultes. On peut t'agresser physiquement parce que tu es noir ou
blanc en France, "jaune" aux USA, bref, cette politique identitaire
anti-raciste optimiste qui se soucie des petits objets de la vie de tous les
jours qui peuvent te donner l'impression que tu es différent passe à côté de
grands problèmes ou n'est pas assez efficace pour les régler.
Et puis il y a les gens qui sont dans une mentalité d'opposition blanc contre
noir, noir contre jaune, blanc contre maghrébin. Ils sont heureux quand
quelqu'un de leur couleur dirige leur pays, est riche, fait une grande
découverte ou possède juste un haut poste, ce tribalisme pathétique et puant
laisse voir tout l'interêt qu'ils portent envers le bonheur supposé de quelqu'un
qu'ils ne connaissent même pas et qu'ils n'ont jamais vu hors de la télévision.
J'ai d'ailleurs une citation de Guy Debord à ce sujet :
« Le faux choix dans l'abondance spectaculaire, choix qui réside dans la juxtaposition de spectacles concurrentiels et solidaires comme dans la juxtaposition des rôles (principalement signifiés et portés par des objets) qui sont à la fois exclusifs et imbriqués, se développe en lutte de qualités fantomatiques destinées à passionner l'adhésion à la trivialité quantitative. Ainsi renaissent de fausses oppositions archaïques, des régionalismes ou des racismes chargés de transfigurer en supériorité ontologique fantastique la vulgarité des places hiérarchiques dans la consommation »(Guy Debord, La société du spectacle, 1967)