Bon, le Projet Pegasus a explosé ! NSO Group venant d'Israel aide les Émirats-Arabes Unis, l'Inde, le Kazakhstan et la moitié des pays d'Afrique à espionner tout le monde,du président du Conseil Européen Charles Michel à Édouard Philippe, d'Emmanuel Macron à des journalistes, à un roi ou des princesses. Déjà connu depuis quelques années mais qui a eu une énorme fuite il y a un peu moins d'une semaine, le virus Pegasus qui sort directement d'une entreprise d'espionnage israélienne a, d'après Le Monde, Amnesty International et le consortium Forbidden Stories, une liste de cibles de cinquante mille personnes. Bon, c'est bien beau tout ça, mais dans les faits qu'est-ce qu'il s'est passé ? Et bien, dans les personnes qui ont en effet été espionnées, encore une fois d'après Le Monde
« Selon l’enquête du consortium, le logiciel Pegasus aurait permis d’espionner les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise de différents pays »
, ça fait quand même
beaucoup de cibles; le Canard Enchaîné, Médiapart et Reporters Sans Frontières
ont porté plainte.
Un "client marocain" possède notamment les numéros d'Édouard Philippe, de
ministres de l'intérieur, de l'environnement, de la justice, de
l'économie, des affaires étrangères, du budget, de l'éducation, de la culture
et de la transition écologique; ce qui est quand même pas rien. Un ministre de
l'écologie qui a particulièrement mal pris la nouvelle avec je cite : "Dès que
j’ai eu connaissance de ces informations, j’ai saisi le procureur de la
République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.
Les investigations journalistiques attribuent aux services de renseignement
marocains un rôle dans cette opération. "
Sur les cinquante mille numéros, il y a notamment ceux d'Emmanuel Macron,
celui de Cyril Ramaphosa et également le numéro de Imran Khan ou notamment
Mohammed VI et Gilles Le Gendre, l'ancien chef parlementaire de La République
en Marche.
Le Maroc nie bien évidemment tout, même si dès 2018, ils avaient déjà été
soupçonnés d'avoir utilisé Pegasus parmi le Kazakhstan, le Mexique, les
Émirats-Arabes Unis (oui, encore eux), l'Arabie Saoudite et le Bahrëin. Amnesty
International, le consortium Forbidden Stories, ainsi que leurs soutiens et
protégés ont-ils une dent contre le Maroc et les Émirats-Arabes Unis ou le
Maroc cherche-t-il juste des excuses ? Nous ne le saurons sûrement pas tout de
suite, mais en tous cas, il ont également décidé d'attaquer devant le tribunal
correctionel de Paris Amnesty International et Forbidden Stories pour
diffamation, toute cette actualité reste très intéressante. Le groupe NSO n'a
toujours pas répondu malgrès l'énorme controverse.
Du côté de L'Algérie qui a aussi été visée par le Maroc, un communiqué de
presse venant du ministère des affaires étrangères contient je cite :
« Si les faits (…) sont avérés, ils constitueraient des infractions réprimées par la législation algérienne sous sa forme criminelle pour avoir rassemblé des renseignements, objets et documents au profit d’une puissance étrangère aux fins de nuire à la défense nationale, précise-t-il. Ils constitueraient également des infractions d’accès frauduleux dans un système de traitement automatisé de données et d’atteintes aux secrets des communications. »
L'Inde a apparemment pensé à espionner ou a essayé d'espionner Lobsang Sangay,
président du gouvernement tibétain en exil, des proches du Dalaï Lama, des
candidats au poste de président du gouvernement tibétain, l'homme
d'affaires milliardaire Anil Ambani et ses proches et encore d'autres.
Et apparemment le Togo surveille ces opposants politiques avec des moyens de
surveillance coûtant plusieurs millions d'euros. Des syndicalistes et
militants en faveur d'une alternance démocratique sont surveillés comme des
criminels même s'ils n'ont je cite : "rien du dangereux terroriste sahélien ni
du mafieux international contre lequel il faudrait user d’armes formatées pour
lutter contre ces deux fléaux."